HERE DOWN ON DARK EARTH
before we all go to Heaven
VISIONS OF AMERICA
All that hitchhikin
All that railroadin
All that comin back
to America
Via Mexican & Canadian Borders…
Jack Kerouac, Piers of The Homeless Night, 1960
before we all go to Heaven
VISIONS OF AMERICA
All that hitchhikin
All that railroadin
All that comin back
to America
Via Mexican & Canadian Borders…
Jack Kerouac, Piers of The Homeless Night, 1960
La série de photographies produite par Jérôme Taub nait d’un projet de voyage visuel au coeur de l’Amérique contemporaine.
Envisagé comme un anti-roadtrip traversant les États-Unis d’un océan à l’autre en ne suivant que des itinéraires empruntant les Interstates, il déploie une vision polymorphe qui convoque à la fois l’esthétique du documentaire, la photographie conceptuelle ou la lumière d’un cinéma américain d’avant-garde en même temps qu’il les tient à distance.
Envisagé comme un anti-roadtrip traversant les États-Unis d’un océan à l’autre en ne suivant que des itinéraires empruntant les Interstates, il déploie une vision polymorphe qui convoque à la fois l’esthétique du documentaire, la photographie conceptuelle ou la lumière d’un cinéma américain d’avant-garde en même temps qu’il les tient à distance.
Comme si persistait en surface un système de références commun propre à l’imagerie américaine que l’artiste nous rappelle pour mieux le dépasser. Dans un geste dont la singularité doit à la totalité de l’entreprise menée — un an de préparation à travers des sources littéraires, musicales, cinématographiques, sociologiques, philosophiques, puis un voyage de 3 mois ininterrompu — Purple America nous tient en équilibre entre une relation performative éprouvante nouée avec le territoire parcouru et une osculation quasi psychanalytique des êtres et des lieux qu’ils habitent. Alors que se construit devant nous le portrait sombre et sans concession d’une Amérique bipolaire, persiste le désir pour une nation illuminée de ses mythes fondateurs.
Les agencements d’images nous embarquent dans un effet de double bind aussi troublant que vibrant — à la fois happés et retenus par une distance nécessaire — et nous invitent avec une insistance sournoise à nous questionner avec les images, au-delà des représentations établies.
Les agencements d’images nous embarquent dans un effet de double bind aussi troublant que vibrant — à la fois happés et retenus par une distance nécessaire — et nous invitent avec une insistance sournoise à nous questionner avec les images, au-delà des représentations établies.
Chaque confrontation, chaque construction, place le sujet au coeur d’une représentation possible de ce qu’il peut bien être à l’intérieur d’une communauté d’individus et d’un espace-temps que seul le voyage physique et mental du photographe définit.
Cette photographie du temps suspendu que les choix et les agencements d’images permettent, nourrit la possibilité d’une contemplation, à l’écart, aux côtés de laquelle rien ne compte plus que la question de la présence au monde dans sa totalité, délivrée de l’obligation de l’événementialité de la photographie.
Cette photographie du temps suspendu que les choix et les agencements d’images permettent, nourrit la possibilité d’une contemplation, à l’écart, aux côtés de laquelle rien ne compte plus que la question de la présence au monde dans sa totalité, délivrée de l’obligation de l’événementialité de la photographie.
Stéphane Ibars